J’ai commencé par écrire sur les mauvais côtés de l’être humain que la crise du coronavirus fait ressortir : « Covid-19, ce que cette crise dévoile de l’être humain ». Mais soyons justes et restons positifs, il y a de l’espoir puisque de belles choses émergent aussi. Devant la montée de l’individualisme, les démarches collectives et solidaires me font tellement plaisir que je m’enthousiasme peut-être pour pas grand-chose … Mais je me prends à rêver parfois que cette crise puisse avoir des effets bénéfiques sur notre société, qu’elle soit un électrochoc, une prise de conscience. J’en veux pour preuve quelques changements perceptibles.
On se remet à consommer local
Je vis dans une région touristique, avec de nombreux petits restaurants, des agences d’activités de pleine nature, des magasins de souvenirs, etc… autant de petits commerces qui se sont retrouvés dans l’obligation de fermer dès le 14 mars. Beaucoup sont aujourd’hui dans une situation plus que catastrophique et risquent bien de ne pas se relever. Mais dès le début, les habitants de la vallée se sont organisés pour s’approvisionner auprès des restaurants afin de racheter leur stock, leur évitant ainsi de devoir jeter et leur assurant une petite trésorerie. Les démarches se sont multipliées afin de s’approvisionner localement et soutenir les producteurs, artisans et commerçants locaux. Et quelle satisfaction de voir l’engouement suscité par la mise en place improvisée d’un drive fermier, par la vente à emporter proposée par les restaurateurs mais aussi par la libraire. Ce ne sera peut-être pas suffisant, mais j’aime à me dire que chacun a pris conscience de l’importance de consommer local quand c’est possible.
On devient reconnaissant envers le personnel soignant, les enseignants, les éboueurs, les caissières, …
Tous ces métiers contre lesquels tout le monde a souvent pesté, râlé et surtout envers qui la majorité de la population n’avait pas vraiment d’empathie ni de considération. Dans mon entourage, nombreux sont les parents qui comprennent enfin la difficulté du métier d’enseignant et qui, je l’espère, ne se permettront plus de faire des remarques mal placées sur leurs semaines de vacances. Je remarque avec plaisir que les caissières et les éboueurs ne sont plus invisibles, on les salue, on les remercie, on leur souhaite de bien se porter ! Et évidemment, les personnels soignants sont érigés en héros après des années et des années d’indifférence de la part de leurs concitoyens qui ont laissé déconstruire le système de santé sans réagir.
On réfléchit à notre impact sur la planète
Dans les rares discussions que j’ai pu avoir avec d’autres personnes en allant faire les courses (tout en respectant la fameuse distanciation sociale bien sûre), j’ai observé une certaine prise de conscience sur le mode « La planète se révolte, il va falloir qu’on change nos modes de fonctionnement si on ne veut pas subir des crises sanitaires récurrentes ». Des gens qui étaient jusqu’à présent plutôt sceptiques sur le réchauffement climatique commencent à changer de discours. Et finalement, contraints et forcés de faire différemment, on s’aperçoit que c’est possible notamment en matière de déplacements. Alors pourquoi ne pas en profiter pour garder quelques nouvelles bonnes habitudes ?
Il ne s’agit là que de quelques exemples bien sûr. Mais j’avoue qu’au plus profond de moi, j’ai envie d’y croire, d’espérer que les sociétés qui peuplent notre belle planète prennent la mesure de cette crise et agissent en conséquence pour le bien de tous…